Les traditions populaires et les pratiques ancestrales ont toujours fondé nos communautés de vie en puisant dans les passages entre les mondes et les croyances, pour faire du quotidien un ancrage entre la vie et la mort. L’évolution rapide de la société moderne a bouleversé de nombreux aspects de la vie rurale, menaçant cette relation entre les morts et les vivants, marginalisant les traditions locales et rendant ces pratiques aujourd’hui quasi invisibles. Parce que l’art possède la capacité de remettre au centre les pensées et les actions parfois mises à la marge des sociétés, le programme À cire perdue replace la pratique du faire au cœur des pensées collectives.
Le cadre dans lequel il s’inscrit
Les traditions populaires et les pratiques ancestrales ont toujours fondé nos communautés de vie en puisant dans les passages entre les mondes et les croyances, pour faire du quotidien un ancrage entre la vie et la mort. L’évolution rapide de la société moderne a bouleversé de nombreux aspects de la vie rurale, menaçant cette relation entre les morts et les vivants, marginalisant les traditions locales et rendant ces pratiques aujourd’hui quasi invisibles. Parce que l’art possède la capacité de remettre au centre les pensées et les actions parfois mises à la marge des sociétés, le programme À cire perdue replace la pratique du faire au cœur des pensées collectives.
Programme – 1er juillet
Aglaë Miguel & Haran Urbel – Conférence
15:00 – 16:00
Invitée en résidence au sein de l’association Haran Urbel, l’artiste Aglaë Miguel, accompagnée de Mari Campistron, membre fondatrice de l’association, partagera leurs recherches. Elles nous inviteront à redécouvrir les vestiges de cette pratique funéraire à travers la collecte de récits d’habitants de la vallée des Aldudes et l’exploration d’archives visuelles.
aglaemiguel.com
Artiste et designer graphique, Aglaë vit et travaille à Felletin, en Creuse. Au croisement du textile, de la typographie et de l’archive, son travail s’intéresse aux cultures artisanales, orales et visuelles à travers leurs mémoires écrites. Depuis 2020, elle se passionne pour les cires de deuil. Elle a notamment mené deux résidences de recherche au Bel Ordinaire, dont elle a tiré l’installation Apprivoisées, présentée à l’exposition Veiller au Château de Servières en 2022. Elle est actuellement en résidence avec le collectif Haran Urbel.
Haran Urbel est une association féministe LGBTQA+ fondée en 2020, dont l’un des objectifs est de promouvoir la culture basque, notamment à travers des objets imprimés. Chaque année, l’association organise une résidence au cours de laquelle elle invite un.e artiste, graphiste, collectif ou duo à travailler sur un thème en lien avec le territoire. Il en résulte un fanzine ou un livre basé sur des interviews avec les habitants de la vallée et des environs, ainsi que des textes et images d’archives. Cet objet est imprimé au sein du village en utilisant un duplicopieur Riso, afin de produire l’édition sur le lieu où les textes ont été récoltés, donnant ainsi la parole aux habitants de la vallée des Aldudes.
Estelle Deschamp – Workshop
17:00 – 18:00
L’outil de filature de la cire est généralement une petite roue munie d’un manche, permettant de tirer les fils de cire en les faisant passer entre deux surfaces en mouvement. L’atelier proposé est une exploration inventive de cet outil qu’Estelle Deschamp réinventera pour son propre usage. L’enjeu sera de découvrir le processus créatif de l’artiste à travers une exploration pratique et collaborative de cette technique.
estelledeschamp.com
Artiste, Estelle Deschamp vit et travaille entre Bordeaux et Angoulême. Ce qui frappe dans son travail, c’est la multiplicité des matériaux qu’elle utilise : bois, plâtre, béton, goudron, mousse, plastique, PVC, chutes et rebuts divers sont associés et combinés dans ses dispositifs sculpturaux. Ses assemblages, parfois simples, parfois plus ornementaux, relèvent d’un esprit de bricolage au sens de Claude Lévi-Strauss dans La pensée sauvage. Estelle Deschamp crée son œuvre au gré des opportunités, avec les instruments et contextes qu’elle s’approprie, sans que cette apparente limitation n’entrave la poétique de ses pièces. Extrait du texte de J. Zeborn.
Programme – 2 juillet
Lynda Legendre – Expérience médiumnique
9:30 – 10:30
L’annonce aux abeilles est une tradition vernaculaire ancrée dans la culture basque, où les abeilles étaient considérées comme des êtres sensibles et respectés, leur bien-être étant étroitement lié à celui de la communauté humaine. Cette pratique impliquait des gestes symboliques et des paroles murmurées à l’oreille des abeilles pour les informer des moments clés de la vie. Lynda Legendre propose une expérience de conscience modifiée pour plonger au cœur de cette tradition fascinante.
Lynda Legendre est médium, praticienne éducative en intégration des réflexes archaïques, EFT, et constellation familiale. Elle accompagne COOP depuis 2021 dans ses actions de médiation, offrant au public une expérience magique en lien avec l’art contemporain et les traditions.
Xabier Kerexeta – Conférence ethnographique
11:00 – 12:00
À travers des archives visuelles et orales liées à l’objet Argizaiola, l’ethnographe Xabier Kerexeta nous fera appréhender les relations rituelles funéraires basques entre la collectivité et l’individualité. La conférence est proposée en euskara, avec sous-titres en français.
gordailua.gipuzkoa.eus
Diplômé en histoire et ethnographie, Xabier Kerexeta s’est spécialisé dans les rites folkloriques d’affirmation collective et dans l’étude du patrimoine culturel, matériel et immatériel, notamment en ce qui concerne la mythologie basque et pyrénéenne. Il a travaillé dans divers musées, participé à de nombreuses expositions, et a contribué à la promotion de l’égalité dans le domaine de l’éducation, appliquant la perspective de genre à l’histoire et au patrimoine culturel. Il est aujourd’hui responsable technique en gestion des collections du patrimoine ethnographique à Gordailua, Irun.
Les objectifs
À cire perdue aspire à :
Créer un moment de rassemblement et d’échanges entre une communauté locale, des experts en sociologie, ethnographie, histoire locale, et des experts artistiques sensibles à ces sujets. Ces échanges porteront sur les cires de deuil, une substance symbolique universelle de la mémoire des morts en voie de disparition, ainsi que sur les savoir-faire uniques des artisans locaux dans la fabrication des cires filées.
Tisser des liens autour de ces traditions culturelles communes.
Découvrir de nouvelles perspectives avec les artistes.
Ce programme polymorphe propose un cycle de conférences, rencontres et workshops. Il ne se contente pas de transmettre un savoir, mais ouvre la perspective de créer de nouvelles formes et de renouveler le dialogue entre la cire de deuil et le monde contemporain.
