Résidence et expositions

La suite basque

Charles Fréger

2019_2025

Musée basque
Musée Unterlinden
Frac Méca

L'artière,
les éditions

Comme une suite en musique qui alterne mouvements lents et vifs, danses joyeuses ou pièces plus sévères, mais toujours dans la même tonalité qui garantit son unité, la Suite Basque qu’a créée Charles Fréger en résidence de 2016 à 2019, est une même variation photographique sur la silhouette : chacune des six séries qui la constituent, « compose » des images avec la forme en contre-jour, en ombre.

Charles Fréger montrait déjà son intérêt pour la silhouette dans la série Wilder mann qu’il a fait accompagner peu à peu, dans son livre et les expositions, de grandes silhouettes noires des masques photographiés. Comme si les paysages et les détails exotiques de ses photographies, détails qui signaient en partie leur originalité, devaient pour lui, peu à peu se perdre, se fondre. Pour ne devenir que contours et forme noire qui, in fine, suffiraient à donner le sens des personnages et de leur présence.Leur silhouette, simple et essentielle, condenserait alors ce que l’on pourrait nommer l’âme du modèle.
Les photographies de cette nouvelle Suite basque, ensemble, interrogent ce pays si singulier qu’est le pays basque. Les personnages des Pastorales, des histoires de voyageuses, des récits de faits historiques terribles qu’a photographiés Charles Fréger, jouent tous un rôle, font partie d’un théâtre. Ils « portent » un costume, une personnalité, pour incarner un héros de la geste basque. Le choix de Charles Fréger de les photographier en contre-jour, silhouettes dans l’ombre, prend son sens. Au fil des séries, il joue avec son medium, ses qualités et ses variations, en se délectant de ses potentiels : figures ombreuses et grises où se devinent quelques couleurs subtiles, inversion en négatif des silhouettes blanches, noir profond des profils découpés… La photographie de Charles Fréger interprète, donne sa voix propre. Sa Suite basque se met en place, unique et musicale.

Martine Sadion

Cette production a été rendue possible grâce au soutien de plusieurs structures publiques et privées. Le projet a bénéficié de l’accompagnement du Ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département des Pyrénées-Atlantiques, de l’institut culturel basque, de la ville de Gernika-Lumo, de la ville de Bayonne, du Musée Basque et de l'histoire de Bayonne, de la ville de Saint-Jean Pied de Port, de l'ESAPB, le fonds de dotation INDARRA et de la holding JUMALO.


Les œuvres ont été présentées au Musée basque et de l'histoire de Bayonne, au Musée Unterlinden de Colmar face à la tapisserie de Gernika de Picasso ainsi qu'au FRAC Méca dans son exposition inaugurale Il est une fois dans l'Ouest.

  • Charles Fréger

    Charles Fréger a élaboré en quelque vingt années une œuvre dense et singulière, à l’ambition quasi-encyclopédique. L’important corpus de photographies constitué depuis 1999 par Charles Fréger témoigne de son insatiable recherche : aller vers des communautés tantôt sportives, militaires, festives ou scolaires, envisager les individus qui la composent, déceler les liens, les rituels et les formes qui les unissent. Dans chacun de ces cercles, Charles Fréger s’intéresse au corps et au vêtement en tant que territoires ambivalents. Là, alors, se trouve l’image qu’il recherche. Longtemps rassemblée sous le titre générique de « Portraits photographiques et uniformes », l'œuvre s’est dans un premier temps révélée héritière d’une certaine tradition nordique. Augmentée de performances et de vidéos, elle a évolué, pour finalement atteindre une dimension foncièrement théâtrale.

    Prenant ses distances avec le portrait tel qu’il le pratiquait jusqu’alors : après l’uniforme, liant à la communauté, il s’oriente vers le costume vecteur d’incarnations d’un devenir-animal, végétal. Depuis 2010, il a ainsi consacré quatre ouvrages aux mascarades : Wilder Mann, dédié au continent européen (2010-), Yokainoshima (2013-2015), localisé sur l’archipel nippon, Cimarron (2014-2018) ancré dans les territoires des Amériques et enfin Aam Aastha (2019-2022), en Inde.
    Parallèlement, depuis 2015, il explore une autre voie, par le biais d’une photographie traitée en silhouette. Ce sont alors les figures d’une culture visuelle commune qu’il prend pour sujet. Parmi elles, Jeanne d’Arc et son épopée. Essentialisant la figure à ses contours, le sujet devenait l’image et sa fortune historique : non plus la figure de Jeanne mais ses représentations, ses « usages ». Le travail est nourri de recherches iconographiques brassant volontairement l’érudit et le populaire, mêlant le médiéval et le XXIe siècle.

    Charles Fréger, né en 1975, est établi en Normandie, France. Il a notamment exposé au cours des dernières années au Musée d’histoire de Nantes, au Musée des confluences (Lyon), à la Fondation Armani (Milan), aux Rencontres d’Arles. Trois ouvrages ont paru en 2023, Aam Aastha, Incarnations et divinités en Inde (Thames & Hudson) ; La Suite Basque (L’Artière) ; Souvenirs d’Alsace (Musées de Strasbourg).

La suite basque

Exposition

Du 31.03 au 30.09 2016

Musée basque

Charles Fréger, la suite basque
Commissariat : Julie Laymond

    La suite basque

    Exposition

    Du 18.09 au 30.09 2017

    Musée
    Unterlinden

    Charles Fréger, la suite basque / Gernika
    En lien avec la tapisserie Guernica de

    Jacqueline La Baume-Durbach(tapissier) d'après Pablo Picasso

    Commissariat : Julie Laymond

      La suite basque

      Exposition Collective

      Du 17.11 au 05.02.2017

      Frac Méca

      Il est une fois dans l'ouest
      Commissariat : Claire Jacquet

        La suite basque

        Édition

        2023

        L'Artière

        Charles Fréger, La suite basque
        Textes : Aitzpea Leizaola, Marie Darrieussecq, Martine Sadion
        Publié en français, basque et espagnol
        Illustration : Chiara Terraneo
        Design : Léo Favier

          Évènements associés

          Rencontre au tour du livre

          04.02.2023 11h00

          Musée basque